Le camp de
concentration de Gurs : un creuset pour continuer la lutte contre le fascisme La geste de Cecilio ARREGUI, chef du « camp basque » de Gurs ( ... « Guernika txiki » ...
) Intervention d’Henri Farreny, en représentation de Narcis Falguera président de l’Amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France (Forces Françaises de
l’Intérieur) Mesdames, Messieurs, Chers Amis d’Euzkadi, d’Espagne et de France Nous
remercions chaleureusement le gouvernement basque pour cette très pertinente
cérémonie d’aujourd’hui. Elle renforce notre volonté collective de contribuer à
découvrir et faire connaître l’histoire des défenseurs de Oui il faut reconstituer et rendre publique l’histoire des combattants républicains des différents camps qui composaient Gurs : le « camp basque », le « camp des aviateurs », les autres camps d’Espagnols et d’internationaux. Leur histoire complète, avant Gurs, à Gurs et après Gurs. Pour remplir cette noble tâche, le gouvernement basque est en mesure de jouer un rôle très éminent. On
ne le dit pas assez, le camp de concentration de Gurs fut un des principaux
creusets depuis lesquels se forgèrent les premiers outils —réflexion politique,
contacts pour s’organiser — qui allaient favoriser l’éclosion de Mais
je voudrais très brièvement mettre en lumière une figure méconnue, dont nous
avons trouvé la trace, l’an dernier seulement, dans les archives
françaises : celle de Cecilio
Arregui. Né à Bilbao, Cecilio Arregui avait 33 ans et travaillait à Madrid
comme tailleur de pierres quand éclata le putsch contre Réfugié
en France, il fut transféré le 15 mai 1939 du camp de concentration de Septfonds à celui de Gurs. Il fut désigné
comme chef de l’îlot D, et plus tard chef
du « camp basque », en remplacement de Celestino Uriarte. En
octobre 1939, destitué par les autorités françaises du camp pour avoir pris
position contre l’enrôlement des Espagnols dans les « Bataillons de
Marche » ou En
1940, 41, 42 il fut l’un des principaux responsables de la construction de la
résistance espagnole dans Cecilio
Arregui fut l’objet d’une traque policière acharnée. Néanmoins, en septembre
1942, il réussit à traverser la ligne de démarcation pour rejoindre Bordeaux
(en Zone Occupée) puis Hendaye. De là il revint... à Bilbao (!), en vue de
reconstituer le Parti Communiste d’Euzkadi, alors décapité par la répression
franquiste. En mars 1943 il fut arrêté. La peine de mort étant requise, il fut
condamné à 30 ans de prison. Il en effectua 18. Dix huit. En 1983, il publia
des mémoires : « ¡ Por rojo ! », bien difficiles à trouver
dans les bibliothèques d’Espagne ou même d’Euzkadi. Cecilio Arregui, le
tailleur de pierre de Bilbao, officier de Henri Farreny, Professeur des Universités, Toulouse Lectures
recommandées : · Dans « Rouges — Maquis de France et d’Espagne — Les guérilleros », Atlantica, avril 2006 (Actes du colloque de l’Université de Pau qui a eu lieu en octobre 2005, sous la direction de Jean Ortiz) : - « Juillet 1942 en Lot-et-Garonne, l’affaire Reconquista de España», Charles et Henri Farreny, p. 105-152 - « Les mémoires du général Luis Fernández », Fabien Garrido, p. 193-210. ·
« ¡ Por rojo ! :
memorias », à compte d’auteur : Cecilio Arregui, ISBN 84-7547-020-3,
1983. |