Qu'on me permette d'ajouter à l'excellente et nécessaire contribution d'Alain Bergerat et Carlos Fernandez (L'Humanité du 4 Août dernier) que l'Huma-café de NANTES a contribué à sa manière à la définition des enjeux entre histoire et mémoire en réunissant pour une rencontre-débat, outre les deux auteurs déjà cités, Fabien Garrido et Joël Busson, Président du Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et de Nantes, devant une centaine de personnes au LIEU UNIQUE à Nantes le 31 Mars dernier. Au cours d'une soirée riche de témoignages, d'émotion et aussi de mise en valeur de la notion d'engagement, c'est l'Espagne Républicaine qui a été évoquée autour de 3 dates emblématiques :

1931: LA LIESSE POPULAIRE : la IIè République Espagnole est proclamée, sans aucune violence; à son programme : Progrès Social et Démocratie

1936: LA RESISTANCE DEJA : une terrible guerre contre le gouvernement légal est déclenchée. A près 986 jours de lutte, la République succombe et une grande part des républicains qui se réfugient en France sont internés dans les camps de concentration du Sud-Ouest. Terrassée par les mêmes adversaires, la IIIè République disparaît, mais contre l'État Français et l'Occupation nazie vient le temps de la Résistance. Nombre de Républicains espagnols s'y engagent.

1946 : L'ESPOIR A NOUVEAU : les 9 Février et 12 Décembre la toute nouvelleONU condamne " le régime franquiste... régime calqué sur l'Allemagne nazie de Hitler et l'Italie fasciste de Mussolini et institué en grande partie grâce à leur aide..." L'espoir est immense; hélas sous la pression des États Unis l'ONU renie très rapidement son jugement premier et la dictature sévira encore plus de trente ans.

1931, 1936, 1946, c'est ainsi que de nombreux Espagnols se sont enracinés en France, leur deuxième patrie désormais. Il fallait les saluer, leur rendre hommage pour les combats qu'ils ont livrés et pour les valeurs qu'ils nous ont léguées.

L'Huma-café de Nantes, qui avait choisi comme thème de sa saison 2005/2006 "L'ENGAGEMENT", est fier d'y avoir pris sa part.

Jean Pierre Landais