Le 19 juin 1937, les fascistes occupent le port de Bilbao. Le 26 juillet, ils prennent Santander. Les 3 sous-marins républicains de Cantabrie, le C2, le C4 et le C6,  se réfugient alors dans le port de Musel (Gijon). Mais ce refuge est violemment bombardé par les fascistes  le 26 août. Le lendemain, le C2 part en faisant cap vers le port de Brest qu'il rejoint le 1er septembre pour y effectuer des réparations avant de pouvoir rejoindre la zone républicaine à Valence.

Le C2 était commandé par José Luis Ferrando Talayero, officier franquiste dissimulant son engagement politique en faveur de la rébellion et attendant son heure pour agir. Il en était de même pour Lasheras,  commandant du C4.

Le 28 septembre, le sous-marin C2 se trouvait encore dans la rade de Brest avec seulement une douzaine d'hommes à bord; le reste de l'équipage étant de permission en ville.  Une vedette ayant à son bord, LasHeras, commandant du C4, le lieutenant colonel Troncoso, l'un des responsables des services secrets franquistes en France et une dizaine d'agents fascistes,  accoste et prend possession du bâtiment républicain avec la complicité donc de Ferrando Talayero, commandant du C2.  Ce fut  l'un des marins chargé des chaudières,  Diego Angosto Hernández, qui réussira à ouvrir le feu sur les fascistes. Il tua net l'un des agents franquistes nommé Gabarain Goni provoquant ainsi la fuite des agresseurs.

Dans les archives, j'ai trouvé une correspondance du vice-consul de Brest où il est notamment question de remboursement de frais (4.869,80 francs) à l'Hôpital Maritime de la ville pour les soins apportés à 6 membres de l'équipage du C2. Mais j'ignore la nature de ces soins, s'ils sont consécutifs ou non à la tentative d'assaut fasciste.

A noter que les agents franquistes avaient déjà récupéré des embarcations réfugiées à Brest (cf document ci-joint en date du 13 juillet 1937). L'attaque du sous-marin C2 s'inscrit, pour partie, dans ce cadre. Dans sa lettre, le vice consul de Brest regrette la passivité des autorités maritimes françaises....Langage diplomatique sans doute.

En mars 1938, il y eut un procès à Brest (cf document du 17 mars 1938). J'en ignore l'aboutissement. Mais en avril 1938, une lettre du consul de Nantes alerte Celestino Ros Martinez, nouveau commandant par intérim du C2 alors en réparation à St Nazaire, sur la présence dans les parages de Ferrando Talayero malgré une mesure d'expulsion prise à son encontre et manifestement non appliquée.